Samedi 14 octobre 2023. – Hommage à Marcel Bourloton, maquisard FFI mort le 8 octobre 1943 à Lezoux

15/10/2023 au 31/12/2024
Samedi 14 octobre 2023. – Hommage à Marcel Bourloton, maquisard FFI mort le 8 octobre 1943 à Lezoux

Légende. – La plaque dédiée à Marcel Bourloton, offerte par le Souvenir français, dévoilée samedi 14 octobre 2013. © Manuel Rispal.

Légende. – A l'issue de la cérémonie, encadrés par les porte-drapeaux, de gauche à droite, Alexandre Kesteloot, sous-préfet ; Pierre Lheureux, délégué du Souvenir français du Cantal ; Odile Arpaillanges, conseillère municipale déléguée d'Aurillac ; Denise Valat, Madeleine Lavergne et Manuel Rispal, portant une photo de Marcel Bourloton.  © Nathalie Ribeyron.

Un hommage a été rendu, samedi 14 octobre à Marcel Bourloton (pseudo Freddy dans la Résistance, FFI « mort pour la France »), au cimetière Massigoux d’Aurillac, devant la tombe où il est enterré.

La cérémonie était organisée à l’invitation de Pierre Lheureux, délégué départemental du Souvenir français du Cantal, et de Pierre Mathonier, maire d’Aurillac, représenté par Odile Arpaillanges, conseillère municipale déléguée, et était présidée par Alexandre Kesteloot, sous-préfet, directeur de cabinet du préfet du Cantal, représentant le préfet. De nombreux porte-drapeaux étaient présents, de même que des représentants de la gendarmerie, du SDIS du Cantal, de Nathalie Ribeyron, représentant la directrice du service départemental de l'Onacvg du Cantal, d’associations mémorielles et d’une délégation de professeurs et de lycéens du lycée de la communication Saint-Géraud, d’Aurillac.

 

Né à Aurillac en 1922, Pierre Bourloton, jeune réfractaire au STO, a choisi de rejoindre le maquis d’Isserteaux (Puy-de-Dôme). Le 8 octobre 1943, lors d’une opération des maquis dépendant notamment d’Adrien Pommier, qui était le chef résistant de cinq cantons et du maquis d’Isserteaux, le camion dans lequel se trouvait Marcel Bourloton a été mitraillé à hauteur d’un barrage allemand, à Lezoux (Puy-de-Dôme). Marcel Bourloton est mort d’une balle dans la tête. Ses camarades ont réussi, avec le camion, à amener son corps sur la commune d’Isserteaux, où il a été enterré clandestinement. Le « maquis d'Issereaux » était alors basé au lieu-dit le Conroc, commune de Sallèdes. Ses camarades nomment le site « camp Freddy », pseudo de Marcel.

Après la Libération de l’Auvergne, le corps de Marcel Bourloton a été transféré et inhumé au cimetière Massigoux, dans la concession de son oncle et de sa tante, les Marlinge.

Ces derniers, qui étaient les seuls membres vivants de sa famille, sont décédés à leur tour et inhumés dans la concession.

En 2013, lorsque nous enquêtions sur les membres du maquis d’Isserteaux, le responsable du cimetière d’Aurillac nous a conduit auprès de cette tombe, qui était en situation de déshérence, donc appartenant à la mairie d'Aurillac. Nous avons constaté qu’un petit pin avait poussé sur cette tombe. A cette époque, malgré des recherches généalogiques, nous n’avions pas trouvé trace de la famille de Marcel Bourloton ni de photo de lui. 

Nous avons photographié le pin et nous en avons illustré l’histoire de Marcel Bourloton, dans Billom 1941-1943 (Editions Authrefois, 2013), pages 36-37.

L’association Adirp de Billom, alors présidée par Odette Cealis, et René Champion, alors vice-président, ont demandé à la municipalité de Billom si elle acceptait d’adopter le pin, seul élément qui pouvait être sauvé de la concession en déshérence, si elle était détruite. Le nom de Marcel Bourloton figure sur le monument aux morts 1939-1945 de Billom, au côté, notamment, d’autres membres du maquis d’Isserteaux qui sont morts en déportation.

La réponse ayant été favorable, nous avons demandé à Pierre Mathonier, lors d’un repas au salon du livre de Laroquebrou, en novembre 2014, si la mairie d’Aurillac était d’accord pour offrir le pin à la mairie de Billom.

Des consignes favorables ont été données par Pierre Mathonier et nous avons reçu, de manière officielle, ce pin, préparé par les services techniques et des cimetières de la mairie (que nous remercions à nouveau), par l’intermédiaire de Michèle Lablanquie, au nom de la municipalité d’Aurillac. Un petit reportage a été réalisé par Anne Mazel et publié dans le magazine municipal d’Aurillac, Aurillac Info, en février 2015.

Nous avons transporté ce pin qui a été reçu par une délégation de l’Adirp de Billom, de la mairie de Billom et de ses services techniques (que nous remercions à nouveau, également).

Quelques semaines plus tard, Madeleine Lavergne et Denise Valat, qui avaient lu l’article paru dans Aurillac Info, sont venues nous rencontrer lors d’une séance de dédicaces à la librairie Point-Virgule d’Aurillac. Elles et leurs parents étaient voisins et amis de l’oncle et de la tante de Marcel Bourloton, et avaient hérité des photos de Marcel Bourloton. 

Le 16 décembre 2015, Madeleine Lavergne et Denise Valat, invitées par la municipalité de Billom, étaient présentes à « l’inauguration » du pin de Marcel Bourloton au cimetière de cette commune où, à présent, se terminent les cérémonies en hommage aux rafles de Billom et de sa région.

Nous avons publié la suite de l’histoire de Marcel Bourloton et du pin dans La Libération désirée tome 2 Massif central (Editions Authrefois, 2016, pages 34-36).

Depuis, Madeleine Lavergne et son mari entretiennent la tombe de Marcel Bourloton et des Marlinge. La tombe, qui risquait d’être démembrée, a été sauvée.

Les trois intervenants lors de la cérémonie du 14 octobre 2023 (Pierre Lheureux, Odile Arpaillanges et Alexandre Kesteloot) ont rappelé le parcours de Marcel Bourloton et le sens de son engagement pour la Liberté et pour la France.

Une lycéenne du lycée de la communication Saint-Géraud d’Aurillac a lu le poème d’Emnanuel d’Astier de la Vigerie, La complainte du partisan

René Champion, président de l’Adirp Billom-Thiers, nous a envoyé une photo, prise le samedi matin même, du « pin de Marcel Bourloton », pin qui pousse très bien au cimetière de Billom, avec un message de solidarité et de pensée pour ce résistant maquisard FFI « mort pour la France ».

Une plaque, réalisée à l'initiative du Souvenir français et financée par lui, a été dévoilée à la fin de la cérémonie, en l’honneur de Marcel Bourloton.

© Texte Manuel Rispal, mis en ligne le 15 octobre 2023. Photos Nathalie Ribeyron et Manuel Rispal.